Après 15 jours en mer, apercevoir enfin la silhouette d’une montagne au loin nous fait vivre des émotions puissantes qu’on ne ressent que rarement dans une vie. Les paysages sont grandioses, mais ce qui nous séduit avant tout sont les personnes que nous croisons sur notre chemin et qui nous procure chacun à leur façon le sentiment de faire partie d’une seule et même grande famille.
On s’amarre d’abord sur la première île de l’archipel des Açores, Flores, territoire volcanique isolé en plein océan.
Après une telle traversée, nous avons hâte de faire une lessive. Troquer l’odeur du sel contre l’odeur du propre ! Cela nous mène à notre première rencontre marquante, celle de José. À la recherche de monnaie pour la machine à laver, nous vidons la petite caisse du seul commerce à proximité. Notre prochain espoir se trouve à plusieurs kilomètres, que nous décidons de parcourir à pied, bien déterminés à continuer nos brassées.
C’est en chemin que nous croisons José. Il n’a pas de monnaie, mais se propose de nous amener en ville avec son camion, et de nous ramener par la suite. Une petite promenade plus tard nous avons un nouvel ami et des pièces pour continuer notre lavage.
À rôles inversés, nous ne sommes pas sûr que nous aurions mis tout cet effort pour dépanner ainsi de parfaits étrangers. À peine quelques heures passées aux Acores et José vient de nous donner une leçon de vie.
Comme la marina de Flores est en réparation et fermée officiellement, nous devons rapidement continuer notre route vers l’île de Faial, où est située la marina de Horta, point de rencontre des navigateurs du monde entier.
La situation géographique des Açores et de l’île de Faial en particulier, qui est à l’abri des vents de toutes directions, en fait un arrêt de choix lors de tout voyage d’un côté à l’autre de l’Atlantique. En pleine saison estivale ce n’est pas moins de 150 voiliers par jour qui y font escale, soit pour se réapprovisionner ou pour faire des réparations.
Ici, ont fait des rencontres et pas n’importe lesquelles! Une famille qui a navigué en Antarctique, un marin qui a fait deux fois le tour du monde en solitaire, deux amis qui ont mis 7 semaines (!) pour traverser l’Atlantique à la suite d’un bris de moteur et de mauvais vents.
Des drapeaux brésilien, argentin, australien, japonais, coréen, suédois et sud-africain se mêlent d’un quai à l’autre, tous réunis là par des rêves d’aventure et l’amour de la mer.
Historiquement, les Açores ont également été un endroit prisé par un autre type de navigateurs, les chasseurs de baleines. Ceux-ci traversaient de l’Amérique vers les Açores avant de continuer leur route vers le Pacifique.
L’île de Pico en particulier fut un lieu important pour la chasse au cachalot, qui apporte un revenu supplémentaire aux habitants de l’île, jusqu’à son interdiction en 1986. L’île conserve encore aujourd’hui un lien spécial avec le cachalot, qui est désormais heureusement protégé.
Nous découvrons les bote baleeiros, petites barques en bois utilisées autrefois pour la chasse aux cachalots. Incroyablement ingénieux et conçus avant tout pour être rapides, ils font aujourd’hui le bonheur d’amateurs de régates.
Nous rencontrons Filipe, capitaine passionné d’une de ces embarcations, qui nous invite à bord. Nous sommes impressionnés de pouvoir naviguer même avec un très faible vent, à une vitesse acceptable et surtout sans chavirer! Avec ses grandes voiles et son absence de quille, il faut rester alerte et faire contrepoids à chaque virement de bord et empannage.
Île de Sao Miguel
Sur l’île de Sao Miguel, nous entamons une conversation avec un chauffeur de taxis açorien, qui à notre grande surprise nous réponds dans un parfait Québécois! Il nous raconte qu’il a vécu et travaillé à Montréal dans les années 90, avant de revenir sur l’île de son enfance, en proie à la nostalgie d’un climat plus doux.
Nous rencontrons également plusieurs canadiens et américains qui ont choisi de s’établir ici, en quête d’un rythme de vie plus lent et d’une plus grande connexion avec la nature. L’idée est dangereusement séduisante, mais l’appel du large est plus fort.
Île de Santa Maria
À l’aube de notre départ de l’île de Santa Maria vers Madère, notre prochaine destination, nous nous lions d’amitié avec un jeune marin de 13 ans, Arnaud, qui a déjà parcouru plusieurs milles nautiques en compagnie de sa famille. Nous le questionnons, curieux de savoir comment il trouve l’expérience de découvrir le monde à bord d’un voilier.
Sans hésitation, il répond simplement « Magique. C’est magique. »
Nous n’aurions pas dit mieux. Pour nous, plus que la voile, c’est surtout de ces rencontres précieuses que surgit la magie et elle colore notre aventure de la plus belle des façons.
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