Un courriel tout discret s’est glissé dans notre messagerie électronique: “ j’ai un récit et quelques images d’un grand mur alpin dont j’ai fait une ascension dans le parc provincial Bugaboos en Colombie-Britannique, soit un des gros murs verticaux de l’Ouest Canadien”, écrivait simplement le cinéaste et aventurier Mathias Arroyo-Bégin. Il n’en fallait pas plus pour piquer notre curiosité et vouloir en savoir plus. Plongeons donc au cœur de cette nouvelle aventure extraordinaire, racontée par ce grimpeur passionné.
Nous n’aurions pas pu prédire que Mathias aurait cette belle histoire à nous raconter. À ses premières initiations avec ses parents quelque part dans une forêt du Québec, deux grimpeurs passionnés, il n’avait pas connu la flamme pour ce sport! Aujourd’hui, il vient pourtant d’escalader l’un des plus gros murs verticaux de l’Ouest du Canada (la North Howser Tower exploré par la voie All Along The Watchtower!), avec ses 900 mètres de granite qui culminent à une altitude de 3398 mètres! En plus, il s’agit d’un heureux concours de circonstance qui l’a mené là-bas. “Je n’étais pas supposé aller dans l’Ouest cette année. C’est sur l’invitation de mon ami Jean-François Gravel qui avait une opportunité d’aller faire quelques lignes de montagne dans ce coin-là qui m’a amené à me laisser prendre au jeu.”, dit le vidéaste qui ne regrette pas un seul moment.
S'entraîner et se préparer
Après une semaine d'entraînement dans la ville de Squamish, destination d'escalade de classe mondiale, les deux complices ont pu se préparer et surtout, surveiller les conditions météorologiques. “Notre objectif était de grimper en libre et à vue, ce qui signifie n’utiliser rien d’autre que nos mains, nos pieds et n’utiliser équipement de protection qu’en cas de chute. Également, on devait attendre la fenêtre météo parfaite, au niveau des vents, de la pluie ou de la neige à venir”, précise-t-il.
Une expérience nouvelle
Mathias n’avait jamais vécu pareille aventure. Si on accumule tous les murs grimpés en quatre ans, il avait déjà escaladé la hauteur de l’imposant mur vertical de la North Howser Tower, mais ne s’était jamais retrouvé devant pareille éminence rocheuse. “J’étais bien préparé, même si ça demeure un peu vertigineux de se dire qu’une fois le départ entrepris, il n’y a pas de retour en arrière. Il y en a un, mais on parle de nombreuses heures de marche ou d’un hélico pour venir te secourir!”, rigole l’homme de 27 ans.
"Dans ce genre d'ascension là, c’est crucial d’avoir des partenaires de confiance et c’était magique de pouvoir partager ça avec mon ami Jee. On a vécu tout un beau moment! Aussi, au camp de base on était une dizaine de copains à se partager nos aventures et ça faisait du bien d’être bien entouré."
Pendant l’ascension qui a duré deux jours et deux nuits, chaque geste devait être calculé: “C’est comme un gros puzzle, si tu tournes à gauche au lieu d’à droite, ça se pourrait que tu arrives à un cul de sac et que tu doives redescendre. Bref, les choix que tu fais changent le parcours et impactent ton ascension. C’est très impressionnant quand tu le vis.” Dans le passage clef, son partenaire et lui ont emprunté une section où tout leur poids était sur un seul pied, ne tenant que sur un bout de roche équivalent à l’épaisseur d’une carte de crédit. “En regardant mes pieds, je voyais tout le mur en dessous de moi et pouvait sentir l’exposition de la montagne avec la vallée plus bas. C’était très cool!”, s’enthousiasme-t-il.
Le plus ironique est que Mathias dit avoir peur des hauteurs. Cependant, quand il est dans son activité, ultra-concentré et enchaînant une action après l’autre, les étincelles s’activent et chassent la peur. Il entre dans un univers parallèle, décrit-il, entend les petits oiseaux autour de lui, prend des pauses contemplatives. Celui qui pratique l’escalade de façon active depuis 2018 a aussi plusieurs expériences derrière son harnais, et sait donc improviser lorsqu’un défi s’impose. “ Je me sentais plus à l’aise que jamais, observe-t-il. Je me suis surpris!”
Danser avec dame nature
La chose la plus effrayante à ses yeux était la météo. “Nous devions avoir trois jours de beau temps, sinon, on pouvait se retrouver en danger. C’était ma plus grande crainte.”, témoigne-t-il en disant qu’ils étaient néanmoins prêts à affronter le froid et la pluie. Une blessure peut être difficile à gérer avec une météo clémente alors il n’osait pas imaginer avec une dame nature en colère.
Heureusement, Mathias et son ami ont connu la “meilleure météo ever”. La plus grande frousse a été que le duo a dû presser le pas alors qu’il rencontrait des risques d’écroulement se trouvant sous la rimaye. “C’est le bout où j'ai eu peur. Je ne crains pas mes capacités ni celles des autres, mais des dangers extérieurs comme celui-là. Je pouvais juste rester le plus rationnel possible et sortir de là au plus vite”, dit-il en riant, se rappelant aussi qu’il avait le même feeling lorsqu’il croisait des crevasses et qu’en regardant dans le vide, il réalisait tenir sur un seul petit bout de neige glacée.
Deux couchers de soleil
Considérant la durée de l’aventure, les deux escaladeurs ont vu deux fois le coucher du soleil et ont donc dû dormir quelques heures sur le mur. Ils ont trouvé un endroit au milieu de celui-ci, alors qu’il y avait de l’espace suffisant pour deux ou trois personnes. C’était le seul endroit où ils pouvaient dormir à la belle étoile. Ils y ont posé leurs sacs de couchage. “Ce n’était pas le grand luxe, mais de toute façon, je n’ai pas dormi de la nuit tellement j’étais excité et mon corps crispé, rigole-t-il. Qu’importe, j’étais bien. J’ai vu le coucher de soleil sur les montagnes au loin. C’était calme et on voyait bien l’ombre de la tour sur laquelle on était.
Un sac à dos judicieusement rempli
Finalement, pour passer à-travers deux jours d’aventure, ça prend un sac à dos judicieusement rempli puisqu’il doit rester le plus léger possible. Après tout, il faut le porter! Qu’y avait-il donc dans le sac de notre aventurier? Environ 2 litres d’eau pour chaque jour, de la bouffe lyophilisée, le matériel pour la nuit, deux cordes d’escalade, l’équipement traditionnel (casque, harnais, etc), et des pièces de métal que tu coinces dans la montagne et qui ne laissent pas de traces.
La prochaine aventure
De nature active, Mathias est à peine revenu qu’il rêve déjà à sa prochaine aventure. “Il y a trop de trucs que je veux faire, s’enflamme-t-il incapable de choisir quelle destination il visera pour la prochaine fois. Ce que je sais toutefois, c’est que j’aimerais relever encore ma barre en termes de difficultés techniques et être confronté à encore plus d’éléments externes sur lesquels je n’ai pas le contrôle.” En attendant de savoir sur quel mur ou montagne il s’arrêtera, il entend bien s’aménager un fourgon afin de prendre la route et se balader partout à travers l’Amérique du Nord afin de vivre plus près de la nature que de la ville.
Les vêtements de son aventure
Il n’a pas déchiré malgré bien des frottements, plaide Mathias. Il y a eu beaucoup de vent, donc il a dû la porter très souvent. Même quand il pleuvait, cet imper-respirant lui permettait de poursuivre sa route.
* Le manteau Frenzy a été revampé à l’automne 22 et est maintenant vendu sous le nom de Baffin.
“Elle est juste incroyable!”: voilà les mots prononcés par l’escaladeur qui ne s’attendait pas à ce qu’elle résiste à l’aventure. Robuste à souhait, elle s’impose désormais dans les favoris de Mathias.
Le pantalon Move-on & le chandail LTP:
Il a combiné le pantalon Move-on avec les chandails LTP. Résistant au vent, en plus, et séchant rapidement, il se sentait bien qu’importe la variation des températures ou de l’effort déployé.
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