La série Espèces d’ordures nous entraîne à Venise en plein hiver. Et il y fait très froid. On ne s’attendait pas à ça, bercés par les stéréotypes d’une Italie où il fait bon de demeurer à l’ombre. On oublie que le nord – proche des Alpes – connaît des mois de janvier et février rigoureux pour les frileux. Surtout que notre tournage se déroule principalement sur les fameux canaux où nous circulons en tout temps, l’humidité nous pénétrant jusqu’aux os. Mais on ne se plaindra pas davantage, car le tournage que nous effectuons nous permet de nous réchauffer au cœur et à l’âme des habitants de la cité.
Entre chaleur humaine et défis insulaires
Les Vénitiens et Vénitiennes sont en effet très chaleureux, d’une hospitalité incroyable, d’une sympathie contagieuse. Ce qui nous étonne compte tenu du nombre de touristes qui envahit Venise chaque année : aux pics de fréquentation, on parle de 100 000 visiteurs par jour, le double de la population du centre-ville historique qui ne compte que 50 000 habitants. Ces habitants de plus en plus contraints à fuir les îles pour la terre ferme et ce pour plusieurs raisons, notamment pour des questions de commodités et de salubrités. Il est en effet très difficile de vivre dans une ville où il est impossible d’utiliser des voitures. Notamment en ce qui concerne la gestion des déchets ménagers. Les habitants de Venise doivent se déplacer en marchant à des points de collecte flottants pour éliminer leurs rebuts.
Les éboueurs Vénitiens: une leçon de civisme à la mode Fellini
Mais depuis quelques années, les éboueurs viennent à eux sous une forme folklorique à nos yeux, dans une séquence qu’on croirait extraite d’un film de Federico Fellini. Poussant des charriots équipés de roues au mécanisme bien huilé, les éboueurs de la ville circulent de porte en porte interpellant les habitants d’un cri d’avertissement : « Spazzino! » (« Éboueur! ») Les Vénitiens n’ont alors qu’à descendre leurs sacs dans la rue, certaines personnes dont la mobilité est réduite n’hésitant pas à faire glisser leurs ordures par la fenêtre à l’aide d’un fil ou d’une corde. L’éboueuse avec qui nous faisons la tournée du matin pour le tournage s’appelle Roberta, et elle fait ce travail depuis longtemps maintenant. Elle connaît les noms de tous les citoyens des rues à sa charge. Et toutes et tous le lui rendent bien, la saluant et l’appelant par son prénom en retour : « Bonjour Roberta! Merci Roberta! Ciao Roberta! ». Une leçon de civisme qui nous émeut, surtout quand Roberta nous explique que de nombreux habitants se sont présentés à la cérémonie le jour de son mariage pour la féliciter! Cela ne s’invente pas.
Les gardiens de la propreté
Nous poursuivons ensuite ce tournage totalement conquis, à la rencontre notamment des balayeurs de la place Saint-Marc, cœur touristique de la ville. Ces hommes qui se lèvent avant le soleil nous racontent être fiers de rendre leur ville propre pour les visiteurs, comme s’il s’agissait d’une question d’honneur. Il faut dire que pendant longtemps, avant que la municipalité ne soit obligée de prendre les choses en mains, Venise était soumise à la loi des rats et des mouettes qui éventraient les sacs d’ordures et étalaient partout les festins malodorants volés dans les poubelles publiques. Mais cette époque n’est plus qu’un lointain souvenir.
De la prison à la création: des prisonniers transforment les bannières en trésors éthique
Nous terminons ce tournage de façon toute aussi émotive, en nous rendant dans l’enceinte de la prison de la ville. En effet, nous rencontrons des prisonniers qui participent à un atelier de la seconde chance : ils récupèrent les bannières de PVC utilisées par les nombreux musées de la ville pour annoncer leurs expositions, afin de les transformer en sacs, porte-monnaie, et portefeuilles. Il existe même une boutique où on peut acheter ces produits faits d’un déchet non-recyclable, et portant la marque « Malefatte » (un jeu de mot qui veut dire à la fois « mal fait » et « méfait »). Une ville réputée pour sa beauté donc, mais aussi – on vous le dit - une ville de civisme et d’humanités.
Visionnez l'épisode sur Venise de la série Espèces d'ordures.
Relisez l’envers du décor des tournages dans les villes de Tokyo au Japon, Rio de Janeiro au Brésil et Singapour.
En savoir plus sur la série Espèces d’ordures.
Voyez la bande-annonce de la série.
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