4 janvier 2021, 15h05. « MERCI BEAUCOUP, peut-on lire en capital dans la notification au bas de l’écran d’ordinateur, vous m'avez sauvé la vie». Un témoignage déposé comme ça dans notre boîte courriel qui allait nous gonfler le coeur de reconnaissance. Laissez-nous vous plonger à notre tour dans l’histoire de Michel Truchon, survivant d’un accident qui aurait dû lui coûter la vie et surtout, de ce miracle nommé Kativik.
La dernière heure durant, armé de son courage et de son clavier, Michel Truchon a composé quelques lignes racontant l’improbable histoire qu’il a vécue des mois plus tôt. Le 9 février 2020, plus précisément. Il entre au travail vers 1h30 du matin en remplacement d’un collègue. Conducteur d’une dameuse sur les pentes de ski du Mont-Bélu dans la région du Saguenay - Lac-Saint-Jean, il affronte cette nuit-là un -39 degrés celsius au thermomètre, de forts vents et des pentes glacées. Bref, les conditions sont difficiles. Au bout d’une heure de travail, il perd le contrôle de sa machine qui glisse jusqu’à s’enliser dans la forêt dans le côté d’une piste. La chute de l’appareil est freinée par un énorme arbre qui arrache une partie de la cabine de pilotage et qui est arrêté par les jambes de Michel… Il est prisonnier de son siège et la douleur le paralyse. Par la force de l’impact, il a égaré son cellulaire dans la cabine et son émetteur-récepteur radio mobile est hors d’usage. Il est seul, dans le silence et la souffrance.
Une nuit de martyr
Les minutes passent lentement, mais la douleur, elle ne passe pas. Au contraire, elle s’accentue. « J’ai dû passer toute la nuit à souffrir le martyr. Je sentais les bouts de branches cassées me transpercer de plus en plus [la peau] alors que les 3,5 tonnes de la dameuse continuaient d’exercer de la pression sur mes jambes », écrit-il. En pantalon de jogging et rien dans les pieds à part des petits bas légers, la température de l'habitacle était confortable pour y travailler mais puisque la cabine a été fracassée par l’arbre, l’homme se retrouve à la merci de dame nature.
Son rituel pour survivre et se réchauffer? « J’ai mon capuchon avec un col de fourrure sur la tête, les mains plongées dans mes poches, je prends des bouffées d’air et ensuite, je souffle à l’intérieur de mon manteau pour me réchauffer un peu. » Mais l’horloge tourne au ralenti. Il crie souvent, le plus fort possible, mais en vain. Personne ne l’entend. Il est seul dans la forêt et il n’y a pas d’habitation près du centre de ski. Il s’accroche à l’idée que des collègues arrivent tôt le lendemain matin mais il sait que l’appareil est dans un endroit peu fréquenté, trop bien caché… Il craint d’être retrouvé trop tard. Il n’en peut plus. La douleur est inhumaine et il perd espoir. Il tente de s’enlever la vie mais reprend chaque fois conscience. Son heure ne semble pas être arrivée.
Une lueur d’espoir
Près de 6 heures après l’accident, il aperçoit une lumière sous lui. L’alarme de son téléphone qui s’est retrouvé sous son siège, sonne et lui indique qu’il est 8h du matin. Signe que son quart de travail devrait être terminé mais aussi que les renforts peuvent arriver. L’espoir renaît. À bout de force, il trouve le courage d’ouvrir la console de la cabine, trouve des composantes pour remettre en marche l’émetteur-récepteur radio mobile… et ce, même s’il entend ses doigts gelés se casser sous l’effort. Miracle, son opération de réparation fonctionne. Sa voix est faible, presque inaudible. Néanmoins, son appel à l’aide est entendu. La plus grande opération de secours de l’année s’active.
Les premiers arrivés font ce qu’ils peuvent pour aider. Les pompiers sont appelés en renfort. Mais un arbre de cette taille ne collabore pas facilement! Michel, lui, est le triste spectateur de cette scène dans laquelle on ne sait pas trop comment le sortir de là en réalité. C’est le conducteur d’une pelle mécanique qui est à quelques kilomètres de là, escorté par des policiers, qui se rendra sur les pentes non sans difficulté pour aider un collègue de Michel, qui a l’expérience avec l’émondage, à retirer le prisonnier des griffes de la forêt. Il s’agit d’un grand travail d’équipe, en vérité!
Une équipe de 7 médecins
À 11h30 soit 9 heures plus tard, Michel est en route vers l’hôpital. On pourrait penser qu’il est hors de danger mais au contraire, on craint qu’il ne survive pas au transport. À son arrivée, il est pris en charge par pas moins de 7 médecins. Aucun d’entre eux ne le voyait conserver ses jambes noircies par le gel, se souvient-il. Aucun d’entre eux ne comprenait qu’il puisse avoir de telles engelures sur ses jambes mais pas la moindre sur le haut de son corps…
Il part à la salle d’opération. On lui découpe le manteau qu’il a sur le dos. Des plumes partent dans toutes les directions et on en trouvera encore des jours et des jours plus tard.
La vie de Michel est sauvée certes, mais ce n’est pas une fin aussi heureuse qu’on aurait pu l’espérer. Une jambe fonctionnelle sur deux, d’énormes problèmes de nerf sciatique, des reins qui cessent de fonctionner pour finalement revenir qu’à 60 % d’efficacité, des douleurs quotidiennes qu’il contrôle avec des médicaments qui ont des effets secondaires… La liste de conséquences est importante et irréversible pour ce père de jeunes triplées! Il a même lancé un cri du cœur récemment en demandant aux spécialistes qui le suivent de procéder à l’amputation d’un de ses deux pieds qui le fait atrocement souffrir, et qui bien sûr, affecte son moral. On lui souhaite donc qu’il soit bien accompagné pour la suite, pour ainsi, gagner en qualité de vie.
Une visite inoubliable
À l’aube de notre congé du temps des Fêtes, il arrive dans nos bureaux de la rue Racine à Chicoutimi avec sa canne à la main. En ère COVID nous ne pouvons lui faire une accolade même si tous en auraient envie. L’équipe le rencontre pour la première fois après avoir déjà eu les yeux mouillés à la lecture de son courriel qu’il nous a adressé des semaines plus tôt.
Il a fière allure dans son nouveau manteau Kativik noir avec un col de fourrure, qu’il s’est procuré des semaines plus tôt et qu’on s’empressera de lui rembourser en guise de cadeau de Noël. Son dernier Chlorophylle, un Kativik rouge, a été découpé par les médecins à son arrivée à l’hôpital, rappelez-vous.
« Les médecins m’ont dit que ce manteau m’a sauvé la vie, nous répète-t-il. « Sans ça, je ne serais plus là. C’est lui qui m’a tenu au chaud pendant ces 9h de calvaire à la mercie de la froideur de cette journée d’hiver. » Il nous explique qu’au moment où les employés du centre de ski devaient choisir un manteau parmi une sélection de modèles Chlorophylle il y a quelques années, il avait pris un Kativik parce qu’il était le plus chaud d’entre tous. Il avait même dû débourser un montant supplémentaire pour l’obtenir car c’était aussi le plus cher, mais pour lui, il n’y avait aucun doute qu’il s’agissait de son meilleur allié contre notre climat nordique.
La prochaine aventure
Avant de se quitter, nous lui demandons quelle nouvelle aventure attend son nouveau Kativik. Il nous confie que l’hiver dernier il a été confronté à un syndrôme de choc post-traumatique qui l’a confiné bien malgré lui à domicile pendant les semaines froides. Accompagné par une professionnelle de la santé au cours des derniers mois, qui l’a guidé d’ailleurs à nous faire parvenir ce courriel de remerciements, il espère maintenant pouvoir relever le défi d’une bataille de boules de neige avec ses trois fillettes de 3 ans et demi bien au chaud grâce à son Chlorophylle.
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