L’hiver dernier était glacial avec plusieurs jours sous les -30 °C, mais il en aurait fallu beaucoup plus pour ralentir les complices du groupe The Blueberries dont les yeux s’illuminent dès qu’on annonce 20 centimètres de poudreuse. Ces crinqués de ski ont parcouru leur région natale, le Saguenay – Lac-Saint-Jean pour explorer les sentiers hors-pistes bien chargés de neige, et aussi, découvrir de nouveaux territoires blancs en Gaspésie. Rencontre avec l’un d’eux, William Pilote qui nous emmène dans les coulisses du tournage de leur quatrième film de ski, AHOUH.

Texte: Manon Rivard

affiche du film ahouh

Ils reviennent à peine du iF3 de Montréal, un festival international de films de ski et planche à neige pendant lequel a été présenté leur quatrième projet, AHOUH, résultat de leurs prouesses dans la neige filmées pendant les mois d’hiver 2022. Sélectionné parmi les 110 films de ski proposés par des vidéastes, soit une année record pour le festival, le groupe a de quoi être fier. Il a d’ailleurs été chaudement applaudi par la foule après le visionnement, heureuse de voir que des passionnés de chez nous ont pu se tailler une place dans la compétition.

Voir le film AHOUH

William Pilote qui sort de son campeur

Les trois premiers mots qui viennent en tête de William, l’un des pionniers du groupe The Blueberries au sujet de cette vibrante expérience sont : rigolade, motivation pure – mettons, que ça maintient la flamme de produire une autre vidéo! – et inspiration. « Ça nous a pris 48h au moins pour s’en remettre. On a vraiment eu du fun là-bas. Disons que l’hiver doit arriver rapidement, on a hâte de se retrouver dans la neige », laisse-t-il tomber des étincelles dans les yeux ayant d’ailleurs eu la chance au passage d’y rencontrer son idole, le skieur Phil Casabon.

Véronique Picard, skieuse

Mais qui sont-ils, ces fous de ski depuis leur enfance, qui recherchent toujours de nouveaux lieux à explorer et tester? Rafraichissons-nous la mémoire. Il y a derrière la caméra, Evans, qui immortalise les sauts de ses camarades et qui agit à titre de directeur photo. Antoine, kinésiologue, est le plus jeune. Il aime dépasser ses limites, réaliser les plus gros sauts et les plus gros backflips. Il est en forme et possède un talent fou, décrit William. « Raphaël, pompier de profession, est le plus vieux du groupe, plaide-t-il. C’est lui qui nous a donné la flamme à Antoine et moi. Je le voyais sur les pistes et je voulais suivre ses traces. C’est notre emblème! » Nicolas, alias Nick, est le dernier qui a rejoint les rangs. Physiothérapeute, il vient de Québec mais a adopté le Saguenay et ses monts blancs. Finalement, cette année, la chérie de Raphaël et mère de leur bébé fille Alexis, Véronique, viendra ajouter la touche féminine à The Blueberries. On a hâte de voir ça!

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Skieur qui fait un saut à ski

« AHOUH», a poussé un peu trop fort Antoine entre deux verres de bière assis avec ses complices de The Blueberries au seul bar de Murdochville en Gaspésie. Inspiré de la scène du film 300, alors que les spartiates lancent ce cri de ralliement avant d’aller combattre, il n’en fallait pas plus pour que les gars l’adoptent à leur tour. « Les skieurs, ça jappent, m’explique William un sourire aux lèvres encore nostalgique de son dernier hiver. La première fois qu’Antoine a poussé ce cri, c’est devenu notre source de motivation et dès qu’on réalisait une figure on criait ça très fort pour se crinquer. » Quand on sait que les balles de tennis vont près de 4 % plus vites quand un joueur lance un cri au moment de frapper, est-ce que les figures chez The Blueberries en sortent également aussi gagnantes? « Non, je ne pense pas, rigole William. Mais ça nous fait bien rire par exemple! ». Ces cinq lettres se sont rapidement imposées comme titre de leur dernière création vidéo.

Avec les années d’expérience qui s’accumulent, The Blueberries gagne en images de meilleure qualité, repousse plus loin la créativité, mais aussi élargi ses horizons. D’ailleurs, l’hiver dernier, leurs membres ont pu aller « jouer dans la neige » du côté de la Gaspésie avec la coopérative plein air RAC City dans le village de Rivière-à-Claude. « Plusieurs amis nous avaient mis sur la piste de cette communauté autosuffisante parce qu’il fallait, disait-on, aller découvrir leur secteur. On a connu des journées à -35 °C et devrions faire environ 12 km en motoneige pour se rendre à la montagne enneigée. C’était incroyable. » Certaines journées ont demandé jusqu’à 8 heures de tournage mais vous verrez que cela en valait la peine au visionnement du film. Est-ce que des blessures sont survenues ou encore, ont-ils parfois frôlé la catastrophe? « Non, heureusement. La dernière journée de tournage en Gaspésie, nous étions de plus en plus fatigués après 5 jours de tournage. Nous avions aussi moins de patience, et il s’en venait très tard. Nous devions retourner au chalet avant l’arrivée de la noirceur. Bref, on n’est jamais descendu aussi vite de la montagne », blague-t-il. Les anecdotes changent, tout comme les lieux de tournage varient mais l’essence de The Blueberries, elle demeure. « On tourne mais c’est important de rester dans le plaisir. C’est dans notre ADN. D’ailleurs, heureux qu’on ne soit pas filmés en tout temps, car on dit pas mal trop de niaiseries. Ensemble, on s’éclate! »

gang d'amis skieurs au printemps

Maintenant, que peut-on leur souhaiter pour les prochains mois, à part beaucoup de neige? « C’est pas mal ça qu’on veut de la neige! », tranche William. Ses camarades et lui feront un retour en Gaspésie pour aller skier les plus grosses montagnes là-bas comme le Mont-Albert et Lyall. Ce sera une première pour eux. Ils souhaitent aussi organiser plus de sorties de camping au printemps, avec bonne bouffe, feu de camp, amis et du gros fun. Parce qu’il n’y a rien de tel pour décrocher de tout et remettre les batteries à zéro, définit-il. Bref, il ne reste plus qu’à leur souhaiter… de la neige en quantité! Bon hiver The Blueberries.


Quatre questions express

  1. Que mettent The Blueberries dans leurs sacs à dos pour une journée de tournage? De l’eau en quantité, des bouillons ou des soupes dans un thermos, des barres tendres et de la viande sèche . « On voyage le plus léger possible, parce qu’on ski avec notre sac à dos qui contient déjà pas mal d’accessoires comme une pelle, des mitaines de rechange, une paire de lunettes, etc… »
     
  2. Le groupe doit-il parfois affronter des blessures pendant ou après le tournage? « Personne n’a été blessé au cours de la dernière saison, on a été chanceux. Mais oui, les blessures font partie des sports extrêmes.
     
  3. Quels lieux reconnaît-on dans leur dernier film AHOUH? Certains paysages comme l’Anse-Saint-Jean, les Monts-Valin, La Baie, certaines rues de Jonquière ou Chicoutimi, et un petit bout de la Gaspésie.
     
  4. Quel rôle ont joué leurs vêtements Chlorophylle dans leur dernière vidéo? « C’était un rêve pour nous de représenter une compagnie régionale. Pour ma part, j’ai pu tester pour la première fois les propriétés d’une coquille 3-plis avec le manteau de ski Altitude. Ça m’a permis d’avoir une couche imperméable et respirante par-dessus mes autres couches et donc, d’être très à l’aise dans mes mouvements et surtout, rester au sec et au chaud, afin de ne pas craindre les longues journées dehors à aller du bas jusqu’au haut de la montagne. »

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Pendant les tournages, qui est le ou la plus…

- Gourmand (e) (genre, il collationne tout le temps!) : « On est tous gourmands, mais pendant les tournages on mange du ski! Les calories c’est pour après! »

- Téméraire : « C’est clairement Antoine qui aime dépasser ses limites. »

- Créatif ou créative « Ah, ça, c’est moi »

- Frileux ou frileuses : « C’est moi aussi le plus frileux! (rires) Je me suis souvent gelé les orteils pendant les tournages. J’ai même demandé des bas chauffants comme cadeau de Noël. »

- Rigolo : « Raph a toujours les meilleures expressions. Dès qu’on est avec lui, on rit.»

- Calme : « Nick est le plus relax, terre à terre et positif . »

- Finalement, décris-moi le caméraman, Evans, en quelques mots : « C’est le créateur de magie derrière la caméra, on le surnomme le shaman. (rires) »

skieur en pause
skieuse dans la poudreuse
skieurs qui montent en peaux de phoque
refuge au sommet d'une montagne enneigée
skieur sur une bâtisse de ville
groupe de skieurs qui regardent la caméra
skieur dans la poudreuse
Pause de 2 skieurs
Pause de 2 skieurs