Sans vouloir trop se vanter, il n’y a aucun doute que nous avons autour de nous des montagnes qui n’ont rien à envier au reste du monde. Qu’on pense au plus haut sommet du Québec, le Mont d’Iberville, le magnifique Mont-Tremblant qu’importe la saison, ou encore le Fjord bordé par d'impressionnantes parois rocheuses dont on vient du bout de la planète pour admirer les paysages grandioses. Pour souligner la journée internationale de la montagne, nous avons questionné nos ambassadeurs, afin de connaître leur histoire d’amour avec nos belles vertigineuses du Québec.

Alexis Nantel: un randonneur, la tête pleine d’histoires

Très jeune, Alexis Nantel a eu la piqûre pour la randonnée pédestre. Il se souvient d’ailleurs que tous les dimanches après-midi, c’était une tradition avec ses parents. « On arpentait surtout le parc National d’Oka à l'époque et on grimpait le Calvaire d'Oka. Pour moi en bas âge, c'était une expédition doublée d'une énorme récompense avec la vue sur le lac des Deux-Montagnes », se souvient-il.

Il a connu la vraie randonnée pédestre, avec un grand R, lors de son entrée chez les scouts. Avec ses camarades, il pouvait marcher de longues heures entouré de géants verts tout en multipliant les apprentissages comme des réflexes de survie ou simplement, la vie en groupe. «  La véritable piqûre de la rando et surtout de la rando en milieu alpin, je l’ai eu lors de mon ascension du mont Albert dans le Parc National de la Gaspésie suivie de celle au mont Washington dans la montagne blanche états-unienne. Un milieu plus hostile où les éléments se frottent à nous sans gêne », dit-il en se remémorant les premiers frissons.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Alexis Nantel n’a pas de plus belle randonnée à raconter dans ses souvenirs malgré les dizaines de sommets atteints, mais une panoplie de randonnées inoubliables. Il a cependant un attachement particulier pour le sentier du Centenaire dans le parc national du Mont-Tremblant qui enjambe le mont de la Vache Noire. « Non pas parce qu'il est spectaculaire outre-mesure mais parce que je l'ai réalisé pour la 50e fois cette année, explique-t-il. C'est un des premiers sentiers que j'ai parcourus quand j'ai repris la rando en 2007 dans le cadre d'une préparation à une expédition et il est devenu pour moi un incontournable avec le temps. Sa flore est variée et parfois époustouflante. Ses sous-bois et blocs erratiques sont couverts de mousse verte et une portion de celui-ci est quasi une forêt ancienne peuplée de bouleaux jaunes, emblème de notre belle province. » Du dénivelé pour ne pas s'ennuyer, trois sommets à explorer, énumère-t-il, plusieurs points de vue dont quelques-uns sur les méandres de la rivière la Diable et des ruisseaux qui murmurent leur présence à nos oreilles. « Ce sentier en boucle de 13 km je l'ai marché en toute saison et chacune d'elle m'a révélé un charme particulier de l'endroit », qualifie-t-il. Il faut savoir cependant qu’un bout du sentier n’est plus accessible, ce qui empêche de le pratiquer en boucle.

Maintenant, de quel sommet rêve le randonneur pour les prochaines années? Le mont d’Iberville dans le parc national Kuururjuaq, la plus haute montagne du Québec! « J'aimerais au moins toucher le plus haut sommet de notre province comme je l'ai fait un peu partout sur le globe. C'est un endroit qui me parle beaucoup et j'aimerais y passer quelque temps. C'est à nous. Profitons-en! », conclut-il.

 

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Un conseil:


La planification, en vue d’une randonnée en montagne est toujours la clé. Qu’importe l’endroit, connu ou inconnu, Alexis ne néglige pas cette étape. « Je prévois ma bouffe, mon équipement et mes vêtements. Ça fait partie du plaisir de la rando. Pendant une sortie hivernale, il faut penser aux multicouches: une couche de base (haut et bas), une veste polaire et une coquille (haut et bas). Je n'ai jamais eu froid malgré une température de -25 degrés Celsius. Il faut dire que quand on ouvre le sentier après une bonne bordée, y'a de quoi se garder au chaud! »

canot avec équipements

The Blueberries: skier, s’éclater et filmer

L’un des passionnés de poudreuse, Raph Duchaine du groupe Blueberries a lui aussi beaucoup d’histoires à raconter en lien avec les montagnes d’ici. Très jeune, il a été initié par ses parents au plaisir des randonnées. Résident du Saguenay, il se souvient très bien des sorties à Cap-Trinité dans le parc national du Fjord-du-Saguenay ou au Sentier Eucher, qu’il a même eu l’occasion de se rendre jusqu’au Cap Rasmussen (16 km) un peu plus vieux. « Je n’ai jamais arrêté d’en faire, de l’enfance jusqu’à aujourd’hui, confie-t-il. Lorsque j’ai goûté aux randonnées alpines, mon intérêt n’a fait qu’augmenter. Jumeler ma passion du ski et l’expédition en montagne est tout simplement un mixte parfait ! »

Une sortie marquante pour lui et son groupe The Blueberries, a été au moment d’une virée au cœur des Chic-Chocs avec la gang de Rac-City l’hiver dernier: « Le point de départ étant à la Rivière-à-Claude, nous devions par la suite effectuer une approche de 12 km en motoneige suivi d’une ascension de 2 heures, le tout à -35 degrés celsius. Évidemment nous devions être très bien habillés car nous avons passé presque 12 heures dehors à cette température. » D’ailleurs, vous retrouverez une partie des images captées au moment de leur visite dans leur plus récente vidéo, AHOUH.

Comme Alexis Nantel rappelait l’importance d’être bien préparé, les gars ont dû s’assurer d’avoir avec eux l’équipement de protection pour les avalanches, leurs vêtements les plus chauds et surtout, un bon thermos de bouillon de poulet! « Nous avons même eu la chance de croiser un magnifique orignal sur notre chemin, se remémore-t-il. Cette journée incroyable  nous a permis de skier une montagne et de la neige en quantité et de qualité, en plus de filmer des images que l’ont peut bien sûr voir dans notre dernier film. »

Ce qui attire les complices de The Blueberries au niveau de la randonnée en montagne, c'est le plaisir de s’entourer d'une nature sauvage et profiter de chaque instant de cette sortie en bonne compagnie. « Plaisir, exploration et défi physique! », décrit Raph.

La « to-randonnée-list » des Blueberries est assez garnie. En vérité, ils cherchent constamment à explorer de nouveaux endroits à skier! En attendant de dénicher leurs prochains terrains de jeux, une chose est certaine ils entendent bien retourner s’éclater dans les sommets blancs de la Gaspésie: « Les Chic-Chocs ont un potentiel énorme et il nous en reste encore beaucoup à voir ! » Nous sommes impatients de voir les images qu’ils nous présenteront, non?

chic-chocs en hiver

 

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marie-pier desharnais devant une montagne

Marie-Pier Desharnais: toucher les plus hauts sommets

Si plusieurs personnes ont été initiées aux escapades en montagne dans l’enfance par des parents actifs, c’est étonnant de constater que tel ne fut pas le cas de notre nouvelle ambassadrice, Marie-Pier Desharnais. Celle qui a gravi les plus hauts sommets du monde n’a pas eu le grand frisson dans l’enfance bien que certaines activités tournaient autour des sommets de sa région d’origine. « Enfant, on allait glisser par exemple au Domaine du Lac Louise, aux Pères du Sacré-Coeur à Victoriaville ou encore au Mont Gleason, à Tingwick, mais ça s'arrêtait là. J’ai aussi joué souvent au Roi de la montagne sur une butte de neige avec les amis de la rue mais je ne suis pas certaine que ça compte, non? », rigole celle qui faisait également de la planche à neige à l’adolescence. Sa première vraie haute montagne, décrit-elle, fut l’ascension du Mont Fuji au Japon en juillet 2015. C’est seulement un an plus tard que Marie-Pier révèle avoir eu la flamme pour la montagne. « Lors de mon trek au camp de base de l'Everest en Septembre 2016, j'ai été complètement estomaquée par la beauté des paysages himalayens mais aussi par un espèce de sentiment de paix et de joie intérieure. J'ai tout de suite su que ma vie n'allait plus jamais être la même. Et quand j'ai aperçu le mont Everest pour la première fois, j'ai tout de suite su que je me tiendrais sur le toit du monde un jour. » s’était-elle dit à ce moment-là, loin de s’imaginer que ce serait le cas moins de 5 ans plus tard puisqu’elle a en effet touché « au toit du monde » le 31 mai 2021.

femmes au sommet d'une montagne avec drapeau du Québec

Au-delà de cette expérience hors du commun, Marie-Pier garde en tête un souvenir particulièrement heureux pendant une escapade avec sa mère, sa marraine et sa cousine il y a 3 étés au Parc Régional du Mont-Ham. « Je me sentais privilégiée d’avoir ce beau groupe de femmes à mes côtés. C'était leur façon de m'appuyer dans ma préparation alors que je m'apprêtais à aller monter mon premier 8000 au Népal: le Manaslu (8e plus haute montagne du monde dont j'ai atteint le sommet en Septembre 2019) », explique-t-elle en précisant que sa famille a toujours été inquiète par rapport à sa passion pour l’alpinisme de haute altitude et que le plus costaud avec la préparation de cette aventure aura été de convaincre sa mère, dont il s’agissait de sa première montagne! « Ce moment ensemble, sur le Mont-Ham, c’était leur façon de me démontrer leur appui, de me soutenir dans mes démarches, mes rêves », laisse-t-elle tomber. N'ayant peu d'options en frais de montagnes dans sa région, le Mont-Ham est presque devenu une tradition lors de ses passages au Québec. «  Je l'ai monté maintes et maintes fois et je ne me tanne pas! Elle est synonyme de bons souvenirs pour moi. », s’exclame l’alpiniste.

Alex Godard: repousser ses limites

Avant même de commencer la maternelle, Alex Godard avait vu les quatre coins du Québec grâce à ses parents qui aimaient bien explorer notre vaste territoire avec son frère et lui. La première fois qu’il a été en montagne avec eux était au Mont-Tremblant et il se souvient avoir trouvé ça « immense et impressionnant par le fait que nous avions pris une gondole pour s’y rendre ». Adolescent, il en avait plus pour la musique que la montagne, quoique après la séparation de son groupe, il a voulu se remettre en forme. Avec son meilleur ami, il est allé monter le Giant Mountain dans la chaîne de montagne des Adirondacks. « Aveuglément, j'ai embarqué dans cette aventure qu’il préparait, et depuis, tous mes projets tournent autour de la randonnée. On niaise encore de cette journée-là car elle a créé un monstre. », rigole Alex.

Nous lui avons demandé de nous raconter sa plus belle aventure de randonnée en montagne au Québec. Celle-ci s’est étendue sur deux week-ends et lui a donné confiance pour réaliser tous ses projets futurs. Il avait alors 2 ans de randonnée derrière lui et plusieurs sommets à sa feuille de route. « Je n’avais jamais rien tenté de plus costaud que 24 km en une journée. Cependant, j’étais assez en forme pour me lancer le défi de parcourir le sentier Inter-Centre (tête blanche, montagne grise, montagne blanche et montagne noire) dans les Laurentides/Lanaudière en entier.», se rappelle-t-il. Il avait dans son sac à dos quelques couches de vêtements en raison des matinées fraîches - le premier matin, il avait même neigé!, de l’eau, une petite trousse de secours et beaucoup de barres tendres. La première traversée se déroule bien et il parcourt environ 40 km et plus de 1700 m de dénivelé en 8 h. Il était très content de lui. Donc la fin de semaine suivante, il répète l'expérience avec environ 48 km et plus de 2000 m d'élévation qu’il prend la peine de dessiner à l'avance sur une carte pour être capable de rejoindre le plus de sommets possibles. « À ce moment-là, je parcours le toit des Laurentides et les sommets du Mont-Tremblant pour redescendre et aller chercher le sentier du Centenaire jusqu'à la Vache Noire, redescendre pour aller faire la boucle de Nixon et finir tout ça en remarchant jusqu'à ma voiture au pied de la station de ski. Ça faisait environ 10h. Je crois vraiment que c'est l'expérience qui m'a donné confiance en mes moyens et qui m'a donné le goût de vouloir constamment repousser mes limites », témoigne-t-il.

Ses prochaines aventures le mèneront dans les Chic-Chocs dans le parc national de la Gaspésie où il prévoit aller tourner quelques scènes. « Aller traverser les Îles-de-la-Madeleine serait aussi quelque chose qui m'intéresse », juge-t-il.

« Le fait de se retrouver seul, avec ses pensées, ou encore être entouré d’amis et avoir les meilleures discussions du monde. Il y a aussi l’effort physique, le dépassement de soi et surtout, le fait de repousser mes limites tant mentales que physiques » - explique Alex Godard au sujet de son amour pour les montagnes.

 

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À découvrir

Le Québec compte des centaines de montagnes de plus de 400 mètres d'altitude, ce qui en fait un endroit idéal pour les randonneurs et les grimpeurs. La randonnée pédestre est une activité de plein air qui peut être pratiquée pratiquement partout. Il existe des sentiers adaptés aux débutants, aux randonneurs intermédiaires et aux randonneurs confirmés.

Voici d'autres belles découvertes à faire pour les amateurs de randonnée: 

  • Le parc national du Mont-Orford, situé dans la région touristique de l'Estrie, compte près d'une dizaine de sentiers pédestres propices à la randonnée. Il offre aux randonneurs une excellente occasion de gravir les montagnes de ses deux principaux sommets, le Mont-Orford et le Mont-Chauve.

  • Le parc national du Mont-Mégantic en Estrie : Ce parc, qui fait partie de la première Réserve internationale de ciel étoilé, vous donnera accès à des vues imprenables sur les sommets du mont Mégantic et du mont Saint-Joseph.

  • Mont Kaaikop dans les Laurentides: Le Mont Kaaikop, deuxième plus haut sommet des Laurentides, offre plusieurs beaux sentiers à découvrir autant en hiver qu'en été. Fait étonnant, il est possible d'apercevoir la ville de Montréal par temps clair!

  • Parc national des Grands-Jardins dans Charlevoix:  Dans ce parc, vous pouvez profiter d'une variété de magnifiques paysages, notamment la taïga, la toundra alpine, la forêt de feuillus ainsi que la forêt boréale. Le Pioui et l'incontournable mont du Lac-des-Cygnes vous offrent un point de vue unique sur le cratère météoritique de Charlevoix.

  • Parc du national du Bic dans le Bas-Saint-Laurent: Situé aux abords du majestueux fleuve Saint-Laurent, ce parc offre un réseau d'environ 25 kilomètres de sentiers. Son plus haut sommet, le Pic Champlain, culmine à 346mètres et promet une vue mer et montagne imprenable.

  • Monts-Groulx sur la Côte-Nord: Les monts Groulx (Uapishka), situés au nord de Manic 5, comptent une trentaine de sommets de plus de 1 000 mètres. Ces pics offrent des vues sur l'un des plus grands lacs de cratère du monde, le lac Manicouagan, qui est visible depuis l'espace. Vous devez être prêt à tout, des conditions météorologiques extrêmes aux terrains difficiles.


    BONNE RANDO!
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